ESPACES VIVANTS — Résidence #5

CINQUIÈME ZONE DE CRÉATION CONTINUE ET PERMANENTE

YASMINE BLUM | Plasticienne

_Installation
L’impossibilité de faire intervenir la peinture (le cadre ne le permet pas), va permettre d’être plus dans le corps et de nous étendre vers l’espace.

 Le parquet amène vers un imaginaire symbolique, tandis qu’un gymnase rappellera un centre aéré ou un bâtiment collectif. C’est sans compter le fait que le bois invite plus à se rouler au sol. 
La mobilité de ce projet amène une adaptation constante et un réajustement du dispositif qui déplace les artistes habitué.e.s et leur permet de ne pas aller vers des habitudes, ni de rester dans une zone de confort.

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Mercredi


Étonnée par la fluidité avec laquelle le groupe se forme et se déploie, et la facilité avec laquelle je suis rentrée dans le dispositif.
 Je note l’importance d’avoir un espace de repli, notamment avec les échanges tactiles qui peuvent être intenses et bouleversants.
 La liberté d’entrer et sortir du dispositif sans se sentir en obligation, en devoir, doit, je pense être signifiée tous les matins, nous pouvons être rattrapés par nos conditionnements. 

Les questions en débriefing sont :
Quels accompagnements peuvent être verbalisés sans trop diriger le groupe ?
Quelles indications peuvent donner une dynamique sans pour cela être trop directives ?

Homéostasie

1. Processus de régulation par lequel l’organisme maintient les différentes constantes du milieu intérieur (ensemble des liquides de l’organisme)entre les limites des valeurs normales.
2. Caractéristique d’un écosystème qui résiste aux changements (perturbations) et conserve un état d’équilibre.

La notion d’homéostasie peut s’appliquer à la famille ou à toute autre organisation humaine :
C’est la recherche d’un équilibre à long terme, d’une certaine harmonie en vue de permettre la survie du système. C’est la lutte contre la désorganisation, la dégénérescence.
 C’est donc un processus d’ajustement permanent des paramètres de vie.

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Jeudi
Cette session commence au sol et évolue, sans le son (ou presque) de la batterie :
Cela amène une écoute.
L’après-midi, l’atelier est spectaculaire. Les consignes données donnent une structure dans laquelle tout le monde se sent libre.
 J’ai vécu un moment très fort en termes d’altérité et de rencontre notamment avec Thomas qui m’a regardée dans les yeux très longtemps. 
Ce moment m’a ramenée à celui où ma fille a découvert mon visage lorsque sa myopie de nourrisson s’est dissipée.
De manière globale, des images et des réminiscences me viennent avec une facilité proche de celle que j’ai en état d’hypnose ou d’états hypnagogiques.

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Vendredi


La session du matin commence debout, les participant.e.s excentré.e.s, et viennent se ramasser vers le centre. J’ai senti une symbiose encore plus forte que les jours précédents. 
Et atteint des états de conscience modifiés proches de l’hypnose.

« Murmurations » ou agrégations d’étourneaux : Vols synchronisés.

Ils fonctionnent comme un seul organisme et seraient reliés entre eux, chacun réagissant au comportement de ses voisins les plus proches. 

Il n’y aurait aucun leader et la taille de la nuée n’aurait aucune incidence. 
L’agrégation sociale est basée sur des signaux chimiques, visuels, tactiles ou sonores.

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Samedi
J’ai abordé cette journée avec l’énergie de quelqu’un qui aurait fait une fausse-couche.
Cependant, le réveil de mes synapses par le son m’a remis en phase avec le groupe, même si cette session m’a semblé laborieuse. 
Sur l’après-midi, le changement de format au niveau du temps a, je trouve, donnée une contrainte qui a dynamisé le groupe. 

J’ai découvert d’excellents interprètes.
Ce que l’école confisque en matière de créativité, de pensée abstraite, la personne plus hermétique qu’une autre à un enseignement classique n’a pas à le déconstruire. Certain.e.s n’ont pas connu – la manière d’une personne menant un parcours scolaire classique – l’entrée dans la figuration ni les grilles d’évaluation d’une performance. 
Ça donne des profils d’artistes très réactif.ve.s et très vivant.e.s sur le plan sensible.
La mixité, sur une certaine durée, efface la fascination et la romantisation que peut avoir un neurotypique de la neuroatypie. Le relationnel est plus fluide de mon côté. 

Avec des invité.e.s positionnées autour de la scène, les coulisses ouvertes sont un dispositif amusant, il multiplie la possibilité de pouvoir entrer et sortir de la scène, en conscience.

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Pistes
Donner des formats de temps différents
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J’ai dessiné à peu près tous les jours, je me demande ce que donnerait le fait de dessiner sur un rétroprojecteur.
Changer plus régulièrement de formats de temps ; faire par exemple deux sessions courtes le matin avec des contraintes différentes. 
Cette contrainte peut venir d’une scénographie qui change, d’un accompagnement sonore plus ou moins rythmique ou coloré, de répartitions de personnes sur des pôles.
Je me questionne sur la possibilité de confier la scénographie à un.e participant.e.
Qu’est-ce que peut-être une bonne séance, un bon moment ? Un bon spectacle ?
L’expérience substantielle et vitale vécue en chacun.e ?
Le fait que toutes ces questions restent en suspens est pour moi la meilleure manière de ne pas mal nommer les choses et réduire cette expérience.

STRUCTURES IMPLIQUÉES :

La Cité des Arts – PÔLE HANDI’ARTS du Conservatoire de Montpellier, La Bulle Bleue, E.S.A.T Artistique et Les Ateliers Kennedy, E.S.A.T Montpellier – ADPEP34, Tentative, Lieu de vie et d’accueil médico-social à St Hippolyte du Fort – Gard

ÉQUIPE «AURTISTIQUE» :

Enzo, Helin, Lucie, Antoine, Nedjma de la Cité des Arts Pôle HANDI’ARTS, Valentin participant autonome, Léa, Thomas, Vincent et 2 accompagnants en alternance/Jour de Tentative : Stéphanie, Elsa et famille (Caroline et Laure), Mélaine, Anthony, Lois, Maeva, Sébastien, accompagnés par Alexey KHAZIIEV Chargé de médiation culturelle et relations avec les publics et Elsa MONTEL Coordinatrice des Projets personnalisés d’accompagnement pour LBB et les Ateliers Kennedy, Yasmine Blum (Plasticienne/performeuse), Aurélie Piau (Plasticienne), Axelle Carruzzo (Metteure en Scène), Bertrand Wolff (Compositeur et Musicien), Cyril Laucournet (Vidéaste), Mathias Beyler (Constructeur sonore),Clémence Galtier (Etudiante Master 1 -Université Paul-Valery Montpellier III) — Nos Urgences Collectif

GRANDS TÉMOINS :

Gabriele Paupini (metteur en scène — Kollectif Hors Zone), Cyprien Gabolde (Service Civique à la Cité des Arts de Montpellier), Catherine Vasseur (Comédienne et Metteure en scène – Cie 1057 Roses), Jean Cagnard (Écrivain), Isabelle Furst (Comédienne), Damien Oliveres (Réalisateur – Chuck Production), Vincent Dorp (Auteur), François Pontailler (Responsable Cie et programmation) La Bulle Bleue E.S.A.T artistique Montpellier et Bernard Salignon Dr d’État en philosophie, coresponsable du D.E.A. d’éthique et d’esthétique à l’université Paul Valéry de Montpellier.

SPECT-ACTEURS : Parents et amis présents le samedi 5/11 pour un premier partage d’expérimentation ouverte.