ZONE 5
STRUCTURES IMPLIQUÉES
La Cité des Arts – PÔLE HANDI’ARTS du Conservatoire de Montpellier, Tentative, Lieu de vie et d ’accueil médico-social à St Hippolyte du F ort – Gard, La Bulle Bleue, E.S.A.T Artistique Montpellier – ADPEP34, Les Ateliers Kennedy, E.S.A.T Montpellier – ADPEP34
ÉQUIPE «AURTISTIQUE»
Avec Enzo, Helin, Lucie, Antoine, Nedjma de la Cité des Arts Pôle HANDI’ARTS, Valentin, Lycéen, participant autonome, Auguste, Adolescent, accompagné d’un éducateur spécialisé et de sa mère, Léa, Thomas, Vincent et 2 accompagnants en alternance/Jour de Tentative : Stéphanie, Elsa et famille (Caroline et Laure), Mélaine, Anthony, Lois, Maeva, Sébastien, accompagnés par Alexey KHAZIIEV Chargé de médiation culturelle et relations avec les publics et Elsa MONTEL Coordinatrice des Projets personnalisés d’accompagnement pour LBB et les Ateliers Kennedy, Yasmine Blum (Plasticienne/performeuse), Aurélie Piau (Plasticienne), Axelle Carruzzo (Metteure en Scène), Bertrand Wolff (Compositeur et Musicien), Cyril Laucournet (Vidéaste), Mathias Beyler (Constructeur sonore)— Nos Urgences Collectif
GRANDS TÉMOINS
Jean Cagnard (Écrivain), Vincent Dorp (Auteur), Isabelle Furst (Comédienne et maman de Auguste), Catherine Vasseur (Comédienne et Metteure en scène – Cie 1057 Roses), Clémence Galtier (Etudiante Master 1 -Université Paul-Valery Montpellier III), Gabriele Paupini (Metteur en scène — Kollectif Hors Zone), Cyprien Gabolde (Service Civique à la Cité des Arts de Montpellier), Damien Oliveres (Réalisateur – Chuck Production), François Pontailler (Responsable Cie et programmation) La Bulle Bleue E.S.A.T artistique Montpellier, Bernard Salignon (Dr d’État en Philosophie, coresponsable du D.E.A. d’Éthique et d’Esthétique à l’Université Paul Valéry de Montpellier)
SPECT-ACTEURS : Une dizaine de parents et amis présents le samedi 5/11 pour un premier partage d’expérimentation ouverte.
CINQUIÈME ZONE DE CRÉATION CONTINUE ET PERMANENTE
À LA CITÉ DES ARTS
Conservatoire Régional de Montpellier Méditerranée Métropole
Du 1er au 5 Novembre 2022
Visualiser le bilan complet : Espace-Vivant-NU COLLECTIF-Novembre-2022
AURÉLIE PIAU | Plasticienne
La première fois douée de mon attention débridée, j’ai été soufflée par l’explosion à la sortie de la résidence. Dehors, il faut gérer, ne pas sentir, ne pas voir, ne pas entendre les ricanements de la barbarie capitaliste et de l’oppression qui lui a donné naissance.
La seconde fois, je savais quelle intensité intimement collective j’allais connaître, il était possible d’y aller et d’en revenir.
La troisième fois mon ressenti est devenu plus clair ce qui existe à cet endroit circule entre des humains, nous vivons une énergie profonde bénéfique. Nous nous connaissons des fois précédentes celleux qui s’y ajoutent sont aussi l’Oasis à l’intérieur. Le dernier jour de la troisième fois, les parents sont venus. Ils étaient l’extérieur. Peut-être que cette fois l’envie de bien faire m’a gênée. Et puis non. L’oasis a repris son existence. Nous faisons des figures ensemble qui se défont pour se refaire autrement, nous-nous déplaçons par glissade. C’est simple entre nous, ça circule, quelque chose d’un processus intimement collectif s’incarne, un chaos joyeux, une boum de luxe, la densité d’un repos profond, des retrouvailles. Nous sommes les sons dans un ensemble de relations fluides, la musique nous répond, nous diffusons. Nos pensées sont toutes entières à cet instant dans nos cœurs qui irradient. Dans cet environnement, on peut voir sentir entendre se toucher sans abîmer l’intensité vécue. La domination n’est pas, nous sommes un présent sans mutilation. Mon corps m’est revenu.
Lorsque le tour de parole a délivré la parole des parents, leur ressenti était « harmonie ». C’est le mot que j’ai le plus entendu dans ce tour de parole harmonie. Et chaos. Et aussi, «je ne m’attendais pas à ça. », puis « J’ai eu envie de vous rejoindre. Mais aussi, « on a eu l’impression que c’était répété », c’est-à-dire longuement construit. Au fur et à mesure de nos rencontres, il y a un vocabulaire de mouvement qui petits et petites se constitue vivant. Je ressens que ce qui se joue n’est pas que de l’ordre de l’artistique ou du culturel, tel que la société aveugle au crime de masse des pauvres l’entend, un signe extérieur de civilisation. Nous ne sommes pas qu’un signe. Une réelle transformation s’opère intimement ensemble, nous pouvons emmener cette oasis avec nous, je crois que cette oasis, c’est le souvenir de l’humanité, sa beauté.
Cette oasis, c’est un autre présent célébré où l’on ne gère pas les émotions ni les ressources humaines. Ce qui s’est passé m’a donné de la force, je sais qu’aujourd’hui ce mot est mal servi, il faut en avoir beaucoup pour accepter d’être fragile, pour voir ce que les VRP de la civilisation ont fait à notre humanité, l’obsession du pillage capitaliste qui arme des pauvres dans nos belles villes pour buter d’autres pauvres en cas de refus d’obtempérer. Il faut être fragile pour agir.
STÉPHANIE | Membre de l’équipe de Tentative
[…] Pour ma part, j’ai été bouleversée par ces dernières rencontres Espaces vivants. Je ne pourrais pas expliquer pourquoi. Ce que je peux dire, c’est que j’y ai ressenti un grand moment d’unité, de vie, de douceur. Cela m’émeut à chaque fois, mais cette fois-ci, c’était encore plus fort. Je suis heureuse de vivre ces moments si précieux avec tout ce beau monde. J’avoue que je n’ai jamais vraiment réfléchi où cela nous mène, ou nous mènera. Pour moi, l’essentiel est dans l’instant. Je vis cela comme une aventure. Une belle aventure d’une riche humanité.