Ouverture[S] #10 [en territoire]
ÉQUIPE AURTISTIQUE
Anthony Gros-Audibert, Aurélie Piau, Sébastien Lenthéric – performeur•euse, Bertrand Wolff – synthesizer/laptop, Bololipsum – musicien et beatmaker, Mathias Beyler – constructeur sonore, Axelle Carruzzo – metteure en scène, José Luis Bongore – photographe, Damien Alibert — régisseur, Damien Oliveres et Jacintho Muiños – réalisateurs, Mathieu Vilcot – pilote de drone
EN PARTENARIAT AVEC :
La Mairie de Saint-Roman-de-Codières — Communauté de Commune Cévennes Gangeoises & Suménoises, l’Association Les Romanesques/Exhale, E.S.A.T Artistique Montpellier et Les Ateliers Kennedy, E.S.A.T Montpellier — ADPEP34 et Alex Pop Up – Cuisine mobile
Pour leur accueil généreux, merci à : Luc Villaret, Maire de Saint-Roman-de-Codières, à Sébastienne Clavel, Médiatrice de territoire et les bénévoles de l’Association Les Romanesques/Exhale et à l’Association Even de Lasalle
RÉSIDENCE EN TERRITOIRE | ÉCRITURES SCÉNIQUES CONTEMPORAINES
ESPACES VIVANTS — OUVERTURE(S) #10
Du 1er au 2 juin 2024
À la Bergerie et au Théâtre de Verdure — 30296 Saint-Roman-de-Codières
À l’extrémité des Basses Cévennes, perché sur le Col de la Pierre Plantée dans la Vallée préservée du Savel, le village de Saint-Roman-de-Codières s’ouvrait tel un balcon sur les reliefs montagneux environnants.
PHOTOS
Pour voir la galerie photo, cliquez sur l’image ci-dessous (photos © José Luis Bongore)
VIDÉO
SONS
Samedi 1er juin : Laboratoire nomade de création collaborative “Dauphins Ambassadeurs”
Après une première expérience menée à Carnas, nous avons poursuivi à la Bergerie l’exploration de « la rencontre » et des principes « d’accueil » avec 18 participant·e·s, parmi lesquels se trouvaient des habitant·e·s de Saint-Roman, des communes avoisinantes, ainsi que des participant·e·s assidu·e·s venus de Lasalle et ses alentours.
Dimanche 2 juin : Événement Ouverture[s] – Créer son environnement
La Bergerie accueille, sous la forme d’un diptyque, les créations « Mémoire Vive », documentaires de Jacintho Muiños et Damien Oliveres. En parallèle, les masques réalisés par Aurélie Piau et Yasmine Blum, utilisés lors des performances, sont également exposés. Cette visibilité des actions précédentes et des outils utilisés sur le plateau permet au public de découvrir les principes participatifs d’Espaces Vivants.
En contrebas de la Bergerie, le dispositif scénographique se déploie sur le Théâtre de Verdure. Ce plateau en plein air, parfaitement intégré dans le paysage naturel et en harmonie avec son environnement, nous offre une expérience unique, fusionnant art et nature. Accessible à tou·te·s en amont de la performance, il se propose comme un déplacement du regard sur les vallées et massifs avoisinants, tout en attisant la curiosité des visiteurs par la présence d’instruments et d’accessoires (micros, instruments DIY, masques, zone de dessins grands formats…).
Environ 70 personnes se joignent à nous lors de la performance, parmi lesquelles des habitant·e·s de St Roman ainsi que des personnes venues de Sumène, Sauve et Monoblet. Leur participation à cette exploration intuitive et sensitive des arts (sonores, plastiques, chorégraphie, scénique…) nous permet de mettre en pratique les recherches de la veille et d’ancrer le rôle des “dauphins ambassadeurs” dans une réalité tangible.
Invité·e·s à rejoindre le plateau, les spectateur·trice·s viennent timidement rejoindre les performeur·euse·s, certain·e·s restent en regard depuis les gradins du Théâtre de Verdure. Nous les convions alors à trouver un endroit dans lequel ils se sentent bien, à observer l’espace qui les entoure, à laisser errer leur regard ; puis à s’arrêter sur un détail, se focaliser sur sa forme, sa couleur, sa matière. À partir de ce point d’observation, ouvrir son regard, le déplacer vers le groupe, à nouveau se focaliser sur un détail : l’ombre d’une personne, le pli d’un vêtement, un lobe d’oreille… se rapprocher progressivement de ces corps encore inconnus, capter le regard de quelqu’un, s’approcher l’un·e de l’autre, se mettre dos à dos, dans un contact léger, puis fermer les yeux. Là, se rendre attentif·ve·s à ces nouveaux points de contact, aux micro-mouvements de leurs corps, aux vibrations de leur respiration partagée… Lentement, ils·elles se meuvent et se rencontrent, guidé·e·s par le souffle du moment présent.
Depuis les gradins, une voix s’infiltre, d’abord ruisseau, elle accompagne la délicatesse de cette nouvelle procession. Ici, le temps n’est plus qu’un écho, laissant place à une chorégraphie imprévisible où chaque geste dessine un nouveau paysage. La voix devient maintenant volcan, jaillissant et entraînant dans son sillage les participant·e·s qui, peu à peu, se saisissent des instruments et des micros disposés autour d’eux. Explorant leurs timbres et textures, ils·elles se fondent naturellement dans le paysage sonore tissé en direct par les musiciens. Les mains tendues, les regards échangés, et les résonances partagées inventent peu à peu des rituels inédits, nés de ces rencontres de l’instant.
Des individus qui, quelques heures auparavant, ne se connaissaient pas, créent ensemble de nouveaux rapports, une nouvelle façon d’être ensemble. Au fil des échanges et des mouvements, les contours du groupe se redéfinissent sans cesse, laissant émerger une trame vivante, subtile et fragile. Bientôt la nuit se pose sur cette scène mouvante, et avec elle, une nouvelle forme de communion. Le rituel naît dans cette rencontre spontanée, fluide, où la lumière faiblit pour céder à la musique de Bertrand Wolff, qui clôture cette transe collective, faisant vibrer le paysage sonore, tandis que chacun·e, ancré·e dans l’instant, reprend possession de son souffle, de son corps, et du lien tissé avec l’autre.
Tout au long de la soirée, dans un esprit de convivialité, la cuisine mobile d’Alex Pop Up et la buvette, animée par les bénévoles de l’association Les Romanesques/Exhale, ont renforcé les liens entre chacun·e, offrant un espace où la rencontre et l’échange étaient au cœur de l’expérience collective.