ZONE 6
STRUCTURES IMPLIQUÉES
Le Foyer d’accueil et de promotion Hubert-Pascal et la Maison Kétanou, structures d’accueil de jour à Nîmes – Gard Tentative, Lieu de vie et d’accueil médico-social à St Hippolyte du Fort – Gard, pour personnes autistes, accueille actuellement 8 personnes souffrant d’autisme profond. La Bulle Bleue, E.S.A.T Artistique Montpellier – ADPEP34 Les Ateliers Kennedy, E.S.A.T Montpellier – ADPEP34
ÉQUIPE «AURTISTIQUE»
Ethel étudiante en 1ère Année et Alix étudiante 5ème Année à MO.CO ESBA ; Leri, participant.e autonome ; Auguste, adolescent accompagné d’un éducateur spécialisé et de son père ; Léa, Thomas, Romain, Mathieu et 2 accompagnants en alternance/Jour du LVA Tentative Stéphanie, Elsa et famille ; Benjamin, David, Axel, Anthony et Noé, accompagnés de Jérémie Caminade étudiant éducateur spécialisé en 3ème année et 2 accompagnants en alternance/Jour – Association Hubert-Pascal et la Maison Kétanou ; Anthony et Sébastien, accompagnés par Alexey KHAZIIEV Chargé de médiation culturelle et relations avec les publics et Elsa MONTEL Coordinatrice des Projets personnalisés d’accompagnement pour LBB et les Ateliers Kennedy ; Mathias Beyler (Constructeur sonore), Yasmine Blum (Plasticienne/performeuse), Aurélie Piau (Plasticienne), Axelle Carruzzo (Metteure en Scène), Bertrand Wolff (Compositeur et Musicien), Damien Ravnich (Batteur), Juan Aramburu (Régisseur son) — Nos Urgences Collectif
GRANDS TÉMOINS
Jean Cagnard (Écrivain) ; Catherine Vasseur (Comédienne et Metteure en scène – Cie 1057 Roses) ; Sophie Barrere (Docteur en esthétique et psychanalyse et Présidente de l’Association l’Expression est Multiple – Montagnac) ; Damien Oliveres (Réalisateur – Chuck Production) et Jacintho Muiños (Réalisateur) ; si.so.br (Photographe) ; Corinne Laurès (Chargée de recherche, Responsable formation D.E.I.S, responsable pédagogique O.A.S.I.S, référente handicap Pôle IRTS et IFOCAS – Montpellier•IRTS) ; Patricia Vallet (Formatrice Cadre pédagogique FAIRE Économie Sociale et Solidaire•IRTS) ; Maude Faure (Plasticienne) ; Nina Tanouscheff (étudiante en Master Direction artistique de projets culturels à l’Université Paul Valéry – Montpellier) ; Stella Staudt (étudiante en Master 2 philosophie de l’art à l’Université Paul Valéry -Montpellier, directeur de mémoire Bernard Salignon)
SPECT-ACTEURS : Ouverture le Vendredi 3 mars pour un partage d’expérimentation participative
POUR LEUR CONFIANCE ET LEUR ACCUEIL
Merci à toute l’équipe de MO.CO. Esba – École Supérieure des Beaux-Arts de Montpellier : Yann MAZEAS, directeur de l’enseignement, Marjolaine CALIPEL, directrice adjointe, Thierry GUIGNARD, responsable coordination technique ESBA, André DEVEZEAUD, Daniel RIZO et Karine SECRÉTANT, technicien.ne.s : volume, bois et fer et Céline PIRES, assistante scolarité et accueil.
SIXIÈME ZONE DE CRÉATION CONTINUE ET PERMANENTE
MO.CO.ESBA École Supérieure des Beaux Arts Montpellier Contemporain
Du 27 Février au 3 Mars 2023
Visualiser le bilan complet : Espace Vivant Fevrier/Mars 2023
SOPHIE BARRERE | Docteur en esthétique et psychanalyse
Présidente de l’Association l’Expression est Multiple – Montagnac
Ce n’est pas parce qu’on est pas dedans qu’on est dehors.
Il est 12h20, peut-être 15h ou 18h, une forteresse a été bâtie, que nous venons de démonter. Il n’en reste rien.
La musique s’est apaisée, la voix d’Anthony résonne encore, de + en + loin. Les danses ont ralenti. Le moment arrive à sa fin, sans qu’il y ait de chef d’orchestre.
C’est pourtant dans une compréhension commune, sans mot, ni signe ou regard, que nous devions construire la fin, que l’on se rend compte qu’il y a eu élaboration commune.
Ainsi le moment où tout se défait a été le moment de cohésion le plus fort et si après les briques sont dispersées, les murs sont tombés, il en reste un rassurant partage et une intimité créée.
Il y a eu une ouverture : pas franchement timide, puis un éparpillement, fait d’instants fragiles, dans les diverses stimulations.
Il n’y avait aucune finalité, pas de code universel, chacun élaborait sa narration. Pourtant dans cette liberté la + totale, une circulation fluide persistait, le nombre de personnes était réparti harmonieusement dans la pièce, peu de gestes brusques ou dynamiques.
Il persistait des codes acquis de partage. Et même au cœur du chaos reste encore ressurgit le formalisme qui est de faire comme tout le monde, de prendre l’autre comme modèle pour ne pas être regardé bizarrement.
Mais qui est aussi le « mettre en forme » lui-même, le « rendre intelligible », compréhensible pour l’autre. Se rendre soi-même compréhensible pour l’autre.
Dans ce bouillon de sensations, se produisait des vagues, où la transmission d’un geste, le passage d’un objet de l’un à l’autre, opérait comme une invitation à mettre en forme un moment ; il s’élevait ; la plupart du temps était beau, en tout cas il était construit, souvent en duo. Cela prenait la forme éphémère d’une cathédrale, puis redescendait. Le reste du temps était errance et déambulation pour ne pas s’asseoir et s’extraire, car le monstre du conformisme rode, il est prêt à nous corrompre à nous oublier à nous dissoudre dans le consensuel ; aussi il faut lutter, laisser l’esprit divaguer avec le corps.
Le regard est happé par un presque rien, le paysage de chacun.
Et le son monte, puissant et directeur, il appelle le corps, le texte scandé monocorde, pulsatile, se superpose.
Et de briques en briques qui se superposent nous érigeons notre montagne, faite de puissance et de vérité, de grande joie aussi.
Cela n’existait pas avant et n’a vécu que le temps de sa chute.
Ce n’est qu’à la fin du trajet que l’on com-prend d’où l’on part.
CÉLINE PIRES | Accueil – Scolarité
MO.CO ESBA – École Supérieure des Beaux-Arts
Présente le 28 Février
Une grande richesse que ce partage d’expériences vécues par les uns et les autres dans une totale liberté d’expression. Du petit peu de ma participation et de mon observation, j’ai été très touchée par la puissante potentialité de connexion à des personnalités au demeurant fermées et impénétrables.
La vérité de l’ « Être » réside bien dans le partage…
Il y aurait tant à dire…
A commencer par la communication non-verbale que j’ai eue avec la personne qui était à ma droite; un homme au visage très solaire, qui m’invitait à dialoguer avec lui par une gestuelle précise et soigneusement répétée, désignant l’action d’un commerçant libraire face à son client que j’incarnais, semblait-il.
Là était ma mission du moment : il n’y avait pas d’avant, pas d’après, pas d’explication, pas de transition…tout se jouait et s’incarnait sur l’instant, cet instant si fort et si fragile, mais surtout si vrai.
C’était délicieusement émouvant pour moi, que d’être parvenue à entrer dans la bulle, l’espace de cet « Autre », cet Inconnu qui me permettait de me connecter à son monde.
Une clé, une porte, une ouverture privilégiée grâce à l’énergie ambiante créée par l’Ensemble…
JÉRÉMIE CAMINADE | Étudiant éducateur spécialisé en 3ème année
En stage à la Maison Kétanou – Association Hubert Pascal
Présent du 28 Février au 3 Mars
Dans le cadre de mon stage à responsabilités, j’ai eu l’occasion de participer aux « Espaces-vivants » ; j’y ai vécu une semaine hors du commun, hors normes. Si je peux m’exprimer sur ces espaces vivants, je dirai ceci : tout y est permis dès l’instant où la démarche et le regard sont respectueux.
Chaque personne, chaque élément forme une composition en constante évolution où tout s’entremêle et permet une réelle et sincère osmose. Ce sont des moments hors du temps et de l’espace qui permettent à chacun de s’exprimer comme il le souhaite. Les moyens d’expression sont divers (musique, instruments, danse, bruits, lecture, dessin, etc.), combinables, farfelus. On peut toucher à tout, à tous, si l’autre accepte de me recevoir. Je me suis senti comme dans un cocon où nos seules limites sont notre imagination ainsi que le respect envers autrui.
Ces espaces d’expression permettent également une horizontalité entre tous. Je ne me suis pas senti éducateur ou stagiaire, simplement moi, humain comme chaque personne présente.